Pour une discussion collective sur l’avenir du patrimoine religieux immobilier
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COMMUNIQUÉ
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Pour une discussion collective sur l’avenir du patrimoine religieux immobilier
Montréal, le 17 janvier 2024 – En réponse à la lettre du groupe citoyen Portes ouvertes parue dans Le Devoir, le comité exécutif de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec souhaite exprimer son assentiment pour que l’avenir des églises fasse l’objet d’une véritable discussion collective. Que cette dernière se poursuive dans les instances existantes ou qu’elle donne lieu à un événement consultatif provincial de type « états généraux », les évêques souhaitent être considérés comme des partenaires dans la réflexion et l’action.
Les catholiques du Québec s’investissent depuis longtemps pour préserver le patrimoine religieux immobilier. Cet engagement se poursuit quotidiennement, bien que le nombre de paroissiens ait diminué ces dernières décennies. Le poids financier des bâtiments s’accroît et l’aide gouvernementale n’est pas à la hauteur des besoins. Dans toutes les régions, les diocèses et les fabriques propriétaires d’églises et de bâtiments attenants réfléchissent donc activement aux différentes façons d’assurer leur entretien, leur chauffage et leur restauration, y compris en envisageant la désacralisation des lieux et leur vente ou leur cession. Chaque bâtiment étant unique, les usages possibles varient grandement. De plus, la situation n’est pas la même dans les petites municipalités qui comptent une seule église et dans les grandes villes qui en comptent plusieurs, parfois très volumineuses, dans un même quartier. Quoi qu’il en soit, les communautés chrétiennes soutiennent divers projets de restauration et de requalification.
Nous réfléchissons et nous agissons en partenariat avec différentes instances de la société civile et de l’État : organismes communautaires, comités, arrondissements, villes, MRC, Conseil du patrimoine religieux du Québec, ministères, etc. En témoignent plusieurs documents, dont le protocole d’entente de 2007 entre le ministère de la Culture et des Communications et l’Assemblée des évêques; l’outil d’accompagnement La transformation de bâtiments religieux, publié en 2015 par la MRC de Kamouraska en collaboration avec le Centre local de développement et le diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière; et le texte Comment la crise climatique pourrait influencer certains usages du patrimoine religieux, publié en 2021 par le conseil Église et Société, suite à l’interpellation du Centre de ressources sur la non-violence à propos des « églises-refuges ».
Les évêques catholiques sont bien conscients que les églises construites par nos prédécesseurs comme points de rassemblement et de célébration jouent différents rôles : espaces religieux et spirituels, lieux sociaux et communautaires, repères culturels et identitaires. Notre patrimoine religieux a aussi des dimensions immatérielles : des pratiques et des valeurs de solidarité que nous souhaitons transmettre. En ce sens, les communautés chrétiennes souhaitent que les bâtiments préservés continuent à répondre aux besoins de la communauté où ils se trouvent, notamment en accueillant des organismes d’entraide. Assurer le financement et la pérennité de tels projets constitue cependant un défi de taille. Cela exige de réfléchir ensemble à nos façons d’habiter le territoire où nous nous trouvons. Les évêques catholiques rappellent que les communautés chrétiennes, propriétaires des églises, et les évêques eux-mêmes sont parties prenantes de ce chantier, à l’instar des communautés religieuses et des instituts de vie consacrée.
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Pour informations :
Mgr Pierre Murray, C.S.S., secrétaire général
Assemblée des évêques catholiques du Québec
Tél. : 514-274-4323